Lettre de Madame Tascher de la Pagerie à l'empereur Napoléon, son gendre, en faveur de son neveu par alliance Sainte-Catherine d'Audiffrédy (1805)

Rose-Claire des Vergers de Sanois, née aux Trois Ilets le 27 août 1736, décédée au même endroit le 2 juin 1807, y épouse le 6/9 novembre 1761 Joseph Gaspard de Tascher, chevalier, seigneur de la Pagerie. Leur fille l'Impératrice Joséphine sera baptisée aux Trois Ilets le 27 juillet 1763, à l'âge de cinq semaines.
Le frère de Madame de la Pagerie, Jean François Joseph des Vergers de Sanois, est le père d'Elisabeth, épouse d'Alexandre Sainte-Catherine d'Audiffrédy. Leur fille Eugénie, née en 1804, est tenue sur les fonts baptismaux par sa grand'tante Madame de la Pagerie.
Lettre reproduite in Mémoires de la Reine Hortense, tome I, page 171 (notes de Jean HANOTEAU)

 

Aux Trois Ilets, le 25 mars 1805

SIRE,

Mon neveu Sainte-Catherine d'Audiffredi, qui m'est cher et qui a toutes les qualités militaires que Votre Majesté sait apprécier mieux que personne, m'engage à faire une démarche auprès d'elle qu'aucun autre ne pourrait exiger de moi. Je connais son attachement à votre personne. Les merveilles de votre vie militaire lui ont monté l'imagination et votre conduite politique le rend, de Votre Majesté, le sujet le plus dévoué.

La manière distinguée avec laquelle il a servi son pays l'a fait sortir de la milice de la colonie où il commandait en qualité de chef de bataillon pour passer avec le même grade dans la ligne. Cette faveur lui a été accordée par le Général Villaret pour récompenser ses services. J'ose vous prier de confirmer cette nomination et de l'attacher à votre personne. Vous trouverez en lui, Sire, la fidélité et le dévouement dont les monarques font le plus grand cas, et la bravoure, la fermeté, la grandeur d'âme qui plaisent tant aux héros. C'est la mère de votre épouse qui vous supplie de distinguer et de protéger un neveu qu'elle chérit, et je désire que cette recommandation ait quelque prix aux yeux de Votre Majesté que j'honore et que je respecte de toute mon âme.

J'ai l'honneur d'être, de Votre Majesté, Sire, la très humble et très obéissante servante,

Sanois de la Pagerie

 

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