Famille d'AUDIFFRÉDY

 

 

 

 

Joseph-Scipion de Barcilon de Mauvans, Critique du nobiliaire de Provence de Robert de Briançon, manuscrit (version de la Bibliothèque Méjanes à Aix-en-Provence)

Sur Barcilon de Mauvans et ses positions concernant la noblesse, voir Valérie Piétri,Modernité et déclassement social : Barcilon de Mauvans, interprète de la dérogeance de noblesse , Cahiers de la Méditerranée,   vol. 69, Etre marginal en Méditerranée (XVIème - XXIème siècles)
Consultable en ligne : http://cdlm.revues.org/document792.html

AUDIFRET

J'ai trouvé en divers actes du 15 ème et 16 ème siècles dans les registres de la vallée de Barcelonette des états du duc de Savoye dont plusieurs familles de ce pays sont issues, que celle d'Audifret était comprise parmi les plus nobles. Pierre d'Audifret illustra sa famille par ses services ; il fut pourvu du gouvernement de Lerida en Catalogne qui lui donna occasion de s'établir à Barcelone où il se maria avec Catherine de Barralié ; il en eut plusieurs enfants. La division de son héritage en tant d'héritiers l'affaiblit si fort que la plupart allèrent chercher une meilleure fortune où le destin les conduisit.

Gaspard et Guillaume Audifret, frères, vinrent en Provence chargés d'une boîte de dentelle et de toile. De ces deux marchands ambulants avec leurs boutiques derrière le dos, Gaspard s'établit à Manosque, dressa une petite boutique ; il a fait trois branches dont il s'en est fait une quatrième dans Aix qui est à présent éteinte. Guillaume Audifret vint à Marseille crier dans les rues qui souhaitait des dentelles. Il y dresse enfin une boutique et ses descendants y ont fait une si grande fortune que Jérôme Audifret est à présent lieutenant général en l'amirauté des mers du Levant. Il y a deux frères dans le même service, l'un sur les galères et l'autre dans le Régiment des Gardes du Roi, et un fils reçu page de la grande écurie du Roi. Une des branches de Manosque avait pris des lettres de réhabilitation pour être rétabli dans la noblesse de Pierre d'Audifret, gouverneur de Lérida, elles n'ont été ni vérifiées ni enregistrées et par conséquent elles sont anéanties ; celle de Marseille n'a pas cru avoir besoin de lettres et l'auteur du nobiliaire a passé pour noble les uns et les autres sans plus de formalité.

 

Commentaire (S. Radiguet) :

Barcilon, souvent très sévère envers les titres de noblesse des familles provençales, semble ici plutôt indulgent (au moins dans cet exemplaire manuscrit). Il reprend, en les appuyant sur ses recherches personnelles, la thèse d'une carrière militaire de Pierre, qui aurait été gouverneur de Lérida en Catalogne. Son établissement et son mariage à "Barcelone" semblent pourtant très douteux (confusion probable et sans doute volontaire avec Barcelonnette).

La destinée de ses enfants, simples colporteurs ayant ouvert boutique puis fait fortune, semble peu cohérente avec cette soi-disant noblesse. Le débat reste ouvert sur les origines des Audiffret/Audiffrédy : toute information originale serait la bienvenue...

 

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